Votre conjoint vous donne un coup de main dans votre entreprise ? Il répond au téléphone, gère la comptabilité ou accueille les clients ? Vous vous demandez s’il ne serait pas temps de régulariser sa situation et de lui donner un véritable statut ?
Eh bien, figurez-vous que le statut de conjoint collaborateur pourrait être exactement ce qu’il vous faut !
Cette solution offre une protection sociale de base tout en gardant les coûts sous contrôle pour votre entreprise. Mais comme toute médaille, elle a son revers. Entre avantages fiscaux, cotisations retraite et limites de durée, il y a pas mal de choses à savoir.
Vous voulez comprendre si ce statut convient à votre situation ? On fait le tour de la question ensemble !
Qu’est-ce que le statut de conjoint collaborateur ?
Le statut conjoint collaborateur permet de donner un cadre légal au travail de votre époux ou épouse dans votre entreprise. Concrètement, cela signifie que votre conjoint chef entreprise peut officiellement participer à l’activité professionnelle sans être rémunéré.
Ce statut s’adresse aux conjoints mariés, pacsés ou en concubinage qui travaillent régulièrement dans l’entreprise familiale. Il concerne toutes les formes juridiques : entreprise individuelle, SARL, EURL, SAS ou encore professions libérales.
La grande nouveauté depuis 2022 ? Ce statut est désormais limité à 5 ans maximum. Passé ce délai, vous devrez obligatoirement basculer vers une autre solution : conjoint salarié, conjoint associé, ou création d’une activité indépendante.
| Critères d’éligibilité | Oui/Non |
|---|---|
| Être marié, pacsé ou en concubinage | ✓ Oui |
| Participer régulièrement à l’activité | ✓ Oui |
| Ne pas être rémunéré | ✓ Oui |
| Durée limitée à 5 ans | ✓ Oui |
Les avantages du statut de conjoint collaborateur
Le premier atout de ce statut, c’est la protection sociale qu’il offre. Votre conjoint bénéficie de la couverture maladie-maternité, ce qui n’est pas négligeable quand on travaille dans l’entreprise familiale.
Côté retraite, les choses se corsent un peu. Votre conjoint collaborateur peut cotiser selon deux modalités :
- Un forfait basé sur un tiers du PASS (environ 5 230 € en 2025)
- Un pourcentage des revenus du chef d’entreprise (entre 17 et 50 %)
Pour les indemnités journalières en 2025, la cotisation s’élève à environ 94 € par an (assiette de 40 % du PASS à 15 700 €, taux 0,50 %).
L’autre avantage non négligeable, c’est l’accès à la formation professionnelle. Votre conjoint peut se former et développer ses compétences, un plus pour l’entreprise et pour son évolution personnelle.
Du côté de l’entreprise, les bénéfices sont clairs : pas de salaire à verser, des charges sociales réduites, et une grande flexibilité dans l’organisation du travail. Les frais de déclaration restent modestes : environ 51 € TTC pour une entreprise individuelle ou 65 € TTC pour une société.
Protection sociale détaillée
La protection sociale inclut :
- Assurance maladie (remboursements médicaux)
- Assurance maternité (congés et indemnités)
- Cotisations retraite de base et complémentaire
- Droit à la formation professionnelle
Les limites et inconvénients du statut
Maintenant, parlons des aspects moins reluisants. Le premier inconvénient majeur ? Aucune rémunération. Votre conjoint travaille gratuitement, ce qui peut poser des problèmes en cas de séparation ou de difficultés financières.
Autre point noir : l’absence totale d’assurance chômage. Si l’entreprise ferme ou si votre conjoint souhaite chercher un emploi ailleurs, il n’aura droit à aucune allocation. C’est un risque non négligeable dans un contexte économique incertain.
La retraite, même si elle existe, reste souvent très faible. Avec des cotisations minimales, les droits acquis permettront difficilement de vivre décemment à l’âge de la retraite.
La durée limitée à 5 ans peut aussi devenir contraignante. Cette réforme vise à encourager la régularisation vers un statut plus protecteur, mais elle oblige à anticiper et à faire des choix parfois coûteux.
Risques à considérer
Les principaux risques incluent :
- Précarité financière en cas de séparation
- Absence de revenus de remplacement
- Retraite insuffisante
- Vulnérabilité face aux difficultés de l’entreprise
Comparaison avec les statuts alternatifs
Face au statut conjoint collaborateur, deux alternatives principales existent : le conjoint salarié et le conjoint associé.
Le conjoint salarié offre une protection bien plus complète. Salaire garanti, assurance chômage, cotisations retraite plus importantes… Mais le coût pour l’entreprise augmente considérablement : charges patronales, congés payés, indemnités diverses.
Le conjoint associé, lui, devient propriétaire d’une partie de l’entreprise. Il participe aux bénéfices mais aussi aux pertes. Sa protection sociale dépend de son statut (TNS ou assimilé salarié selon la forme juridique).
| Critère | Collaborateur | Salarié | Associé |
|---|---|---|---|
| Rémunération | Aucune | Salaire | Dividendes |
| Assurance chômage | Non | Oui | Non |
| Coût entreprise | Faible | Élevé | Moyen |
| Durée | 5 ans max | Illimitée | Illimitée |
Démarches et formalités pratiques
Pour déclarer votre conjoint, vous devez vous adresser au centre formalités entreprises cfe dont dépend votre activité. Cette démarche doit être effectuée dans les deux mois suivant le début de la collaboration.
Les documents nécessaires incluent le formulaire spécifique (P2 P4 ou M2 selon votre situation), une pièce d’identité de votre conjoint, et un justificatif de votre union (acte de mariage, PACS, ou attestation de concubinage).
Vous devrez également choisir les modalités de cotisation. L’option forfaitaire est plus simple à gérer, mais l’option proportionnelle peut être plus avantageuse si vos revenus sont élevés.
Le centre de formalités des entreprises vous guidera dans ces démarches et s’occupera de transmettre votre déclaration aux organismes compétents : URSSAF, caisse de retraite, et assurance maladie.
Options de cotisation en détail
Deux choix s’offrent à vous pour les cotisations retraite :
- Cotisation forfaitaire : basée sur 1/3 du PASS (environ 5 230 € en 2025)
- Cotisation proportionnelle : entre 17 et 50 % des revenus professionnels du chef d’entreprise
Cette décision influence directement les droits à la retraite de votre conjoint. Plus les cotisations sont importantes, meilleure sera sa future pension.
Questions fréquentes
Quel est l’intérêt d’être conjoint collaborateur ?
Le principal intérêt est de bénéficier d’une protection sociale minimale (maladie, maternité, retraite) tout en aidant l’entreprise familiale. Cela permet aussi de justifier officiellement son activité professionnelle auprès des tiers.
Est-ce qu’un conjoint collaborateur peut toucher le chômage ?
Non, le conjoint collaborateur et chômage ne sont pas compatibles. Ce statut ne donne accès à aucune allocation chômage, contrairement au statut de conjoint salarié. C’est l’un des inconvénients majeurs de ce choix.
Quelles sont les charges pour un conjoint collaborateur ?
Les charges incluent les cotisations maladie-maternité, les cotisations retraite (forfaitaires ou proportionnelles), et éventuellement les cotisations pour les indemnités journalières. Le montant total dépend du mode de calcul choisi et des revenus de l’entrepreneur.
Que se passe-t-il après 5 ans de statut conjoint collaborateur ?
Depuis la réforme de 2022, le statut est limité à 5 ans maximum. À l’issue de cette période, vous devez obligatoirement opter pour une solution alternative : passage au statut de conjoint salarié, creation d’un statut d’associé, ou développement d’une activité indépendante pour votre conjoint.









